La fête du 15 mai au CFP de La Salle de Conakry

 

Les festivités marquant le 15 mai au CFP de la Salle de Conakry – Guinée ont été placées sous le signe de la sobriété et de l’essentiel. Le faste et le Folklore habituels – caractéristiques essentielles de toutes les fêtes en Guinée – qui marquaient jadis cette fête n’avaient pas de raison d’être puisque le sérieux au travail a manqué dans toutes les filières du centre.
La date du 15 mai coïncidant cette année avec la pentecôte, il a été décidé que les festivités soient ramenées au 12 et 13 mai 2016 soient deux jours au lieu de trois comme à l’accoutumée. Elles ont débuté par une conférence animée par le Chancelier de l’archidiocèse de Conakry, Père François SYLLA. Le thème de la conférence était le mariage islamo-catholique. Vous vous demanderez certainement pourquoi le choix d’un tel thème en milieu scolaire ? La question trouve réponse dans les faits et la situation actuelle du centre.
Nos élèves malgré le thème de l’année – Que veux-tu faire de ta vie ? – n’ont pas été capables, pour la plupart, de traduire le thème en gestes concrets qui prouveraient leurs intentions réelles de recherche de sens à leur vie. Pour preuves, l’éternel chômage qui a pris cette année une proportion insoupçonnée ; les nombreux cas d’élèves en état de famille dans le centre – qui s’expliquent bien parce que la plupart sont mariées –, cas socialement corrects ne posant aucun problème à personne. Ces élèves-femmes se donnant même le plaisir de revendiquer certaines prérogatives à cause de leur condition… Bref, c’eût été ailleurs qu’elles trouvassent bon gré mal gré une note sur leurs bulletins qui indiquasse la porte !..

Photo des enfants

Les enfants de certaines de nos élèves qui sont en train de jouer.

Suivez mon regard ! Construire une maternité ou transformer un atelier en maternité serait en conformité avec l’esprit lasallien surtout que le centre ne dispose pas d’une infirmerie. Surtout que le Centre prend parfois le visage d’une crèche !
Revenons aux preuves ; le retard dans le payement du minerval – là, les élèves attendent même d’être renvoyés avant de s’en acquitter ou de profiter pour se donner des congés spontanément volontaires. Ces faits prouvent qu’ils cherchent et chercheront encore ce qu’ils veulent faire de leur vie. Alors, dans un contexte où la majorité de la population est musulmane et vu le fait que les mariages mixtes prennent de l’ampleur, il fallait aider nos élèves à exceller vraiment dans l’option qui est la leur. Même s’ils le font déjà très bien sans l’avoir appris !… Ces éléments sont bien valables, en Guinée, comme prétextes pour expliquer le choix du thème.
Alors cette conférence a vu la participation de presque tous les élèves et de certains employés de Rio Tinto. Du coup, la salle de conférence était remplie par des élèves qui sont restés éveillés durant tout le temps qu’a duré cette conférence. Après une brève présentation du conférencier par Frère Michel, la parole lui a été donnée. Père François SYLLA, canoniste, est parti des données recueillies lors des enquêtes effectuées en Guinée et au Mali alors qu’il faisait sa thèse, pour exposer les raisons qui ont motivé le choix de son sujet déjà assez, mais pas trop, traité dans l’église. En toile de fond, c’est le dialogue islamo-chrétien qui ressort. Et, le mariage entre chrétiens et musulmanes le plus souvent – le contraire étant inaccoutumé –, est un signe qui montre que ce dialogue, non seulement est possible mais aussi qu’il avance considérablement malgré quelques réticences et le contexte actuel du monde. Citant des exemples et donnant les chiffres récents au sujet des mariages mixtes dans l’archidiocèse de Conakry, François a évoqué les raisons qui poussent les musulmanes à préférer plutôt des maris chrétiens qu’à des musulmans. No comment !

Frère Michel et Père François

Frère Michel et Père François SYLLA avant le début de la conférence dans la grande salle polyvalente.

La conférence, bien qu’elle fût intéressante, a fait place aux activités sportives dans l’après-midi du jeudi. Les finales des matchs interclasses ont opposé, pour les hommes la classe de Maintenance Electronique Informatique 3 à celle de Electricité Industrielle 3 ; et pour les femmes-élèves, les filles de Finance Banque 2 entre elles. Les maintenanciers ont remporté le match et sont sacrés champion du centre.
Un fait. La messe qui ouvrait la journée du vendredi n’a pas été un trop grand succès. C’est musulman oh ! Débutée à 9H, la célébration liturgique a été présidée par François SYLLA. L’Eglise s’est très peu remplie avec le temps dans le temps – le retard habituel que le célébrant n’a pas hésité à reprocher. Le maître de chœur de la chorale hybride de musulman(e)s et chrétien(ne)s, Monsieur Jean-Jacques SYLLA, n’avait pas sa soliste à l’heure et a dû jouer ce rôle. Qu’à tout cela ne tienne, le moment important des célébrations eucharistiques guinéennes a tenu toutes ses promesses : la procession des offrandes en dansant !… Les quelques élèves préparés pour à cet effet ont dansé avec des paniers d’offrandes.

Procession avec les offrandes en main par un groupe d'élèves du centre.

Procession avec les offrandes en main par un groupe d’élèves du centre.

C’est après l’action de grâce en l’église Saint Joseph Ouvrier, que va se jouer l’avant-dernière partie du film : le repas et l’animation. Les filles se sont mises à la cuisine et pendant ce temps, le DJ faisait passer des musiques en vogue dans le pays avec un volume assourdissant mais bon, c’est une partie du faste de la fête en Guinée. Les classes se sont alors succédées pour danser en se rivalisant. Dans l’après-midi, l’agapè a permis de nourrir les corps pour le bal du soir. En matière de cuisine, les élèves se sont saignés à quatre veines pour sortir les mets des cheffes de cuisine d’ailleurs. Mais au final, c’est la classe de Comptabilité-Gestion Première année qui a remporté le concours devant la classe de Finances-Banque, qui serait la meilleure classe au dire de tous qui ceux qui ont goûté leurs plats. Mais comme les vainqueurs immérités sont les moins nombreux du Centre – des 8 inscrits au départ, il n’en reste plus que 4 filles qui sont régulières – il fallait les encourager.
Le match entre professeurs qui était prévu dans la matinée n’a pas pu se jouer parce qu’il manquait de joueurs. Autre chose, le bal prévu pour commencer à 21H n’a pas pu s’ouvrir parce que les baffles étaient tombés en panne. Le DJ n’avait pas mal-heureusement prévu de plan B. Mais le fameux bal s’est enfin ouvert après plus de 2 heures d’attente. Cette dernière partie du film est le plus effroyable et ahurissant. Les élèves sont méconnaissables dans leurs tenues de soirée. Nos élèves ont du talent pour s’habiller et son contraire en public. Même celles qui sont incapables de te construire une bonne phrase au cours ont sorti pour elles. Du coup, l’adage populaire ivoirien, « la nuit c’est la nuit, tous les chats sont gris » se confirmait. Cette partie n’a pas trop duré parce qu’au bout de trois heures de danses dans la chaleur, les corps furent éprouvés. Le bal prit fin !
Le samedi suivant, une réception fut organisée pour fêter avec les collègues professeurs, les employés et quelques invités. Elle eut lieu à la maison d’accueil de l’archevêché qui dispose d’un réfectoire. A l’exception de deux professeurs dont le Directeur des études, tous les autres professeurs étaient présents et plus à l’heure que d’habitude. Madame BANGOURA, l’une de nos enseignantes, a été rejointe par son mari. Et Jean Pierre CAMARA, un prof d’anglais, était avec sa femme. L’ambiance était bon enfant parce qu’il y eut à manger et à boire pour tous !… Il ne manqua que le son creux à la mode: ‘’coller….. ‘’.

Photo de famille après la réception entre collègues

Photo de famille après la réception entre collègues

Rendez-vous à l’année prochaine Inch’allah !
f. Léger JALOMBI, l’âne du Dieu toujours NEUF !

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